P. Isidoro da Alatri - QUI A TUE JESUS-CHRIST.pdf

(348 KB) Pobierz
230014384 UNPDF
QUI A TUE JESUS-CHRIST ?
LA RESPONSABILITÉ DES JUIFS DANS LA CRUCIFIXION DU SEIGNEUR
par le Père Isidoro da Alatri
«Que les Juifs ne disent pas: "Nous n'avons pas fait mourir le Christ"»
SAINT AUGUSTIN (Commentaire sur le psaume LXIII)
Nihil obstat quominus imprimatur
Romae, die 29 decembris 1960- (Fr. Ioannes Baptista A. Farnese) - Minister Provincialis O.F.M. Cap.
Imprimatur
Verulis, die 20 novembris 1961- Carolus Livraghi- Ep. us Verulan-Frusinaten
TABLE DES MATIÈRES
Préface de l'abbé Curzio Nitoglia p.2
Déclaration – Remerciements p.3
But du présent opuscule p.3
Prière d'introduction p.4
La parole est aux Evangiles p.5
Remarques et constatations p.8
Foule qualifiée p.10
"Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants" p.11
Réponse à une contestation p.12
Le peuple élu réprouvé pour avoir tué le Christ p.13
La destruction de Jérusalem comme châtiment national p.15
Fondement théologique p.18
"Père, pardonnez-leur" p.19
Ignorance coupable p.20
Qui donc a tué le Christ ? p.21
Le meurtre du Christ dans les Actes des Apôtres p.22
Le nouveau peuple élu p.24
Saint Laurent de Brindes et la responsabilité des Juifs dans la mort du Christ p.26
Saint Paul et le retour d'Israël p.27
Explication p.29
Conclusion p.31
Appendice I - La pensée des Pères de l'Église et d'illustres exegetes p.33
Appendice II - Documents ecclésiastiques p.36
a) Condamnation de la Société "Les Amis d'Israël"
b) Monitum S. Ufficii
Appendice III - Document historique et apologétique p.39
Appendice IV - Confirmation théologique p.41
Bibliographie p.43
1
PRÉFACE
L 'ouvrage du Père Isidoro da Alatri o.f.m. est l'un des plus beaux jamais écrits sur la question du déicide.
L'Imprimatur lui a été Accordé par l'évêque de Frosinone en 1961, mais il n'a malheureusement pas
eu la diffusion qu'il aurait méritée. La présente édition se propose d'y porter remède. Le style de cet ouvrage
est clair, accessible à tous mais aussi précis et profond tant du point de vue exégétique que théologique.
Dans ces pages, la responsabilité collective de la religion juive post-biblique, du Sanhédrin et du peuple
hurlant le Vendredi Saint: "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants" est démontrée sans
contredit. L'auteur nous apprend aussi qu'en 1933, les Juifs instituèrent à Jérusalem un tribunal officieux
pour réexaminer la sentence du Sanhédrin. Le verdict fut que la sentence du Vendredi Saint devait être
rétractée, parce que l'innocence de l'inculpé était démontrée. Ce sont les Juifs eux-mêmes qui ont appelé le
châtiment de Dieu sur eux et sur leurs enfants. C'est le peuple juif qui s'est condamné lui-même avec ses
chefs, encourant par voie de conséquence l'abandon et la répudiation de la part de Dieu. Cependant un
grand nombre d'entre eux se sont repentis et ont obtenu le pardon de Dieu mais aujourd'hui encore, si
les fils de ce peuple restent solidaires de leurs pères pour condamner Jésus, ils attirent sur leur tête la
condamnation que Dieu réserve à tout pécheur impénitent. Comme le fait remarquer Tertullien, ce ne sont ni
le Christ ni Son Eglise qui ont émis la sentence "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants" , ce
sont les Juifs. Le peuple (autrefois) élu a été réprouvé et condamné par Dieu parce que meurtrier du Christ.
Aussi le Royaume changera-t-il de maître et sera-t-il transféré des Juifs aux païens; le peuple d'élu
deviendra réprouvé et les nations abandonnées deviendront les nations élues. C'est aux chefs que revint la
culpabilité la plus grave, mais le peuple en eut sa part (bien qu'à un degré moindre), lui qui avait vécu avec
Jésus et avait été témoin des miracles opérés par Lui. S'il y eut ignorance, ce fut une ignorance volontaire et
donc coupable. L'objection récente suivant laquelle Jésus est mort pour les pécheurs est réfutée avec
beaucoup de bon sens: dire que tous les pécheurs ont tué Jésus de leurs mains, qu'ils l'ont mené à Pilate et
qu'ils ont demandé Sa mort n'est pas possible. On peut seulement dire que Jésus est mort pour sauver tous les
hommes; ceux-ci sont cause finale et non efficiente de Sa mort en croix. C'est bien par le peuple juif vivant à
l'époque de Jésus-Christ et ses chefs que le Christ fut tué et trahi, ainsi que par ses descendants qui
continuent à Le refuser et à vouloir Sa mort, Le considérant comme blasphémateur. Pour avoir rejeté le
Christ, Israël était rejeté par Dieu. Dieu n'abandonne pas (ne réprouve pas) qu'Il n'ait été d'abord
abandonné: c'est ce qu'enseigne l'Église! Dorénavant ce ne sont plus le sang et la race d'Abraham qui
forment le peuple élu, c'est la foi en Jésus-Christ: "Si vous êtes du Christ, vous êtes donc descendance
d'Abraham" (Gal. III, 26 à 29). Avec la mort de Jésus le peuple juif se scinde en deux: un «reste» formé de
ceux qui croyant en Jésus et s'étant dissociés de sa condamnation constituent le véritable Israël spirituel;
et les autres (hélas, le plus grand nombre!) qui, refusant Jésus, sont demeurés l'Israël réprouvé par
Dieu, et c'est le judaïsme talmudique antichrétien. Il faut cependant tenir pour assuré - à l'encontre de
l'antisémitisme biologique - que quiconque, de quelque race qu'il soit, reconnaît Jésus comme Dieu peut faire
partie du nouveau peuple élu, l'Eglise, en laquelle " il n'y a plus ni Juif ni Grec" (saint Paul) mais seulement la
foi. La condamnation de l'antisémitisme biologique va de pair avec la condamnation des «Amis d'Israël»,
association qui, par un faux oecuménisme, s'éloigne de la doctrine de l'Eglise sur la responsabilité du judaïsme
religieux post-biblique dans la mort du Christ, ce en quoi cette association est un véritable «précurseur»
(réprouvé par l'Eglise du Christ) de Nostra Ætate . Cependant, si la condamnation suit le judaïsme tout au long
de son histoire, elle cessera un jour; car l'endurcissement d'Israël aura une fin. Il est révélé que le peuple juif
se convertira au Christ, se repentira de son péché et sera accueilli par Dieu.
Puisse cet opuscule éclairer l'esprit de ses lecteurs sur une question si importante, coeur de la religion
chrétienne en quelque sorte. Car, si le Christ est Dieu, le judaïsme post-chrétien est une religion fausse; si, au
contraire, l'Ancienne Alliance n'a jamais été révoquée, Jésus est un faux prophète ( Absit! ). Des deux choses,
une seule est vraie, pas les deux; et ce en vertu du principe de non-contradiction.
Abbé Curzio Nitoglia
2
Déclaration
Sans doute ai-je été trop prolixe dans mes citations d'auteurs anciens et modernes au détriment de cette
légèreté de style recherchée à juste titre par tout lecteur. C'était cependant nécessaire; et, s'il en était besoin,
j'en demande pardon à ces tout nouveaux exégètes qui croient pouvoir imposer leur propre opinion, comptant
pour rien, contestant même parfois, celle d'exégètes insignes tels que les Pères de l'Eglise; or ce sont ces derniers
qui représentent la Tradition chrétienne, comme le faisait remarquer le Monitum du Saint-Office que nous
rapportons en appendice.
Remerciements
Au moment d'envoyer à l'impression ce modeste travail, je désire remercier tous ceux qui m'ont aidé à le
préparer. Ma reconnaissance s'adresse plus particulièrement au Père Filippo da Cagliari, Docteur en
Théologie et Licencié en Sciences bibliques: c'est lui qui m'a signalé auteurs et sources décisifs dans la
recherche des preuves sur la responsabilité des Juifs dans la mort du Christ.
Père Isidoro da Alatri
BUT DU PRÉSENT OPUSCULE
, mort réclamée et exigée par eux avec une insistance et une suffisance inouïes. Il est
évident que cette façon de parler et d'écrire en minimisant le drame terrifiant de la Passion et de la Mort de
Jésus-Christ, ne peut qu'engendrer confusion, erreur et perplexité dans l'esprit de ceux qui écoutent
et lisent; surtout s'ils sont jeunes et pas encore bien formés et affermis à l'école de la pensée catholique,
pensée qui trouve son fondement le plus solide et inébranlable non seulement dans la parole inspirée des
1 Cf. I. KLAUSNER, Jésus de Nazareth , Paris 1933; J. ISAAC, Jésus et Israël, Paris 1948; P. MARIANO, Il Sangue de Lui , Roma
1960; Palestra del Clero , n° 18, 15 sept. 1960, pp. 969-976:
* La fameuse phrase, "Que son sang (du Christ) retombe sur nous et sur nos enfants" n'est pas une phrase cruelle et criminelle,
mais une "phrase incriminée";
Cette phrase n'a pas été prononcée par la foule du peuple comme le disent tous les exégètes, mais par tout juste "quelques
centaines de personnes";
Ces centaines de personnes consistaient en une sorte de ramassis "anonyme, non qualifié pour représenter la volonté de
toute la ville de Jérusalem";
* Ces gens, israélites et orientaux, furent montés par quelques chefs religieux qui n'avaient absolument pas compris Jésus, ni
ses Paroles, ni Sa mystérieuse réalité; et d'ailleurs il n'est possible à personne d'estimer le degré de leur responsabilité et de
leur faute et ce n'est pas à nous de juger l'Histoire. Sur ce point on ne peut donc que se taire!
D'ailleurs cette imprécation, ou voeu ou prise de position des Juifs ("Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants - ) n'a eu
aucune conséquence dans l'Histoire; juger que la destruction de Jérusalem et la dispersion du peuple juif dans le monde doit être
attribuée à ce blasphème impie n'a aucun fondement ni historique ni théologique; même si "depuis des siècles ont pensé le contraire
des gens et même des savants et des penseurs d'exception comme saint Jérôme, saint Augustin, saint Jean Chrysostome et autres";
* Aucun de ses meurtriers ne connaissait Jésus: ni les soldats romains, "exécuteurs inconscients" d'une sentence inique; ni
Pilate qui la prononça. Pas même les chefs religieux d'Israël, encore moins le peuple qui en a demandé la mort en croix;
* Ce ne sont pas les Juifs, comme on l'a toujours pensé jusqu'à nos jours, qui ont crucifié le Messie, ce sont "tous les
pécheurs";
* Rien - pas même la destruction de Jérusalem et de son Temple, ni même la dispersion du peuple d'Israël après la mort du
Christ - rien n'autorise à dire que le peuple juif vit sous le coup d'un mystérieux châtiment pour avoir réclamé la mort du Christ;
* Israël est toujours le peuple élu; on ne peut l'appeler "déicide";
* Qui sait si ce n'est pas la foi (juive) qui enseignera le bien au monde et aux peuples et si ce n'est pas pour cela et seulement
pour cela qu'il faut que "les Juifs souffrent"? (cf. R Mariano, Il Sangue di Lui, Roma 1960);
* A Jérusalem, Jésus est trahi par un disciple, mais pas pour de l'argent. Il tombe entre les mains d'une petite clique de la
famille sadducéenne et sacerdotale d'Anne, mal vue du peuple; en sorte que ni Pilate ni le Sanhédrin ni le peuple ne sont
responsables de Sa mort (cf. J. STEINMAN, La vie de Jésus, Paris, éd. Club des Libraires de France; cf. L'Osservatore
Romano 28 juin 1961).
3
Voilà un certain temps déjà que circulent tant oralement que par écrit des choses inexactes, équivoques
et infondées, et même tout à fait opposées aux affirmations des Evangiles et à la Tradition de la pensée
chrétienne catholique, sur la responsabilité pesant sur les Juifs dans la mort en croix de Notre-Seigneur
Jésus-Christ 1
Livres Saints mais aussi dans tous les Pères et Maîtres d'exégèse biblique les plus éclairés et les plus
sûrs. Cet opuscule vise donc à rétablir, et, par la même occasion, répéter la vérité évangélique et historique
concernant le crime horrible commis par le peuple hébreu et ses chefs en ce jour où, devant Pilate qui se
lave les mains et crie: "Je suis innocent du sang de ce juste ", ils répondent: "Que son sang retombe sur
nous et sur nos enfants" (Matth. XXVII, 25). Je suis désolé de devoir prendre dans cet écrit le contre-
pied de ce que pensent d'autres personnes que pourtant j'estime, demeurant persuadé que si elles ont dit
et publié des idées non conformes à cette vérité à laquelle chacun doit rendre témoignage et dont nous
sommes tous les serviteurs, c'est en toute bonne foi et avec une intention droite. Une pensée me rassure
cependant: dans une question aussi importante que celle-ci, la devise "Amicus Pilato, sed magis arnica
veritas" prend toute sa valeur. Et inutile d'ajouter que, s'agissant de Jésus-Christ dont la mission est
essentiellement mission de vérité et de vie (Jn XVIII, 27), cette devise devient impératif divin. Qu'aussi tout
soit pour la gloire de Celui devant qui le ciel, la terre et l'enfer doivent plier le genou (Ph. II, 9). Et je ne puis
penser autrement car qui parle et écrit en chrétien ne peut le faire que pour la plus grande gloire de Notre-
Seigneur Jésus-Christ: "Au nom duquel il convient que toute chose soit faite et dite" (Col. HI, 17), parce
qu'enfin "Il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné aux hommes qui leur permette d'être sauvés" (Act.
IV, 12). C'est donc avec le sentiment de la piété la plus vive que je me dispose à reproposer à l'attention du
monde chrétien et juif le drame des souffrances et de la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ, afin de
voir clairement quelle a été en ces circonstances la responsabilité du peuple juif et de ses chefs. Unique
préoccupation dans un problème si important: ne pas trahir la vérité, la dire même toute entière.
Père Isidoro da Alatri o.f.m.
Prière d'introduction
Mon Jésus, il m'a toujours semblé tellement difficile d'écrire avec dignité sur Vous, Votre vie, Votre doctrine
et, particulièrement, sur le mystère de Votre Incarnation, Vos douleurs et sur Votre mort sur la Croix... Tout
en vous est mystère et grand mystère, malgré la transparence de Votre parole et de Votre enseignement,
si soudé à nos vrais besoins de créatures humaines, "nate a formare l'angelica farfalla, che vola alla
giustizia senza schermi" [nées pour former le papillon angélique qui vole sans défense au jugement de
Dieu] (Dante Alighieri). C'est la seule et unique raison qui, en ces cinquante années de sacerdoce, m'a
retenu de prendre la plume pour illustrer au moins quelques aspects de Votre divine personnalité, de Votre
vie et de Vos enseignements célestes. Tant de fois, il est vrai, depuis la chaire et l'autel, j'ai parlé de Vous du
mieux que j'ai su, du mieux que j'ai pu: tant de fois, il est vrai, j'ai parlé de Votre douleur et de Votre mort, et
d'autres fois aussi de Votre mystérieux amour eucharistique; il est vrai que je Vous ai toujours vu et montré
comme étant "l'unique Maître nécessaire à l'humanité" , l'unique à porter un nom de "salut". Mais toujours
comme ça, en passant, seulement lorsque j'avais à parler ou à mettre sur le papier des notes et des plans de
prédication. Jamais je n'ai écrit une page destinée aux honneurs de la publication, des pages qui, après
ma mort, puissent continuer à Vous donner quelque marque de mon amour, des pages qui Vous glorifient
dans le futur aux yeux des hommes. Cinquante ans ont passé. J'ai moi-même du mal à le réaliser
entièrement. Aujourd'hui - Votre Providence en a, paraît-il, disposé ainsi - je dois prendre ma pauvre plume et
écrire quelque chose sur Vous, quelque chose qui conserve la vie même après que soit achevée la
mienne ici-bas. Et si j'ai pris cette humble plume pour composer cet opuscule, c'est uniquement par amour
pour Vous et pour la Vérité, car Vous êtes la Vérité; pour demeurer moi-même dans la voie et l'indiquer aux
autres, car Vous êtes la Voie; pour puiser la vie et la porter aux âmes, car Vous êtes la Vie. Recevez donc
cette petite offrande, quelle qu'elle soit: recevez-la comme marque de gratitude et de remerciement en ce
cinquantième anniversaire de mon sacerdoce; pardonnez-moi toutes les négligences et les fautes
commises durant ces longues années; accordez-moi aussi, si Vous le voulez bien, un peu de temps encore
pour Vous glorifier et Vous faire aimer toujours davantage par les hommes qui, comme moi, n'ont besoin
que de Vous pour être heureux autant qu'il est possible sur la terre et pour conquérir cette joie parfaite dans
le ciel, cette joie «qui n'a pour limite qu'amour et lumière» .
Père Isidoro da Alatri o.f.m
4
Rome, 31 juillet 1961.
LA PAROLE EST AUX ÉVANGILES
Tout d'abord nous pensons qu'il est de notre devoir de mettre sous les yeux du lecteur les pages des Evangiles où
se trouve relatée la scène terrifiante qui nous occupe. Ce sont les pages les plus sombres et les plus horribles
qu'ait écrites la main tremblante des Evangélistes. On y rappelle, avec une simplicité et une sobriété allant de pair
avec la vérité, toute la malignité et l'extrême impiété des Juifs quand ils demandent et obtiennent la mort en croix
de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Mais pour les comprendre et en saisir le tragique déroulement autant qu'il est possible,
nous les rapportons intégralement, telles qu'elles sont racontées par la plume des quatre Evangélistes
dans Le Saint Evangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ ou Les quatre Evangiles en un seul par le Chanoine
A. Weber , 1908 [Dans éd. Originale it.,VANETTI P., Il Vangelo unificato e tradotto dai testi originali , Venezia 1958].
* Jésus devant le gouverneur
(Matth. XXVII, 11; Jn XVIII, 28-32)
«[...] tous les membres du Conseil [...] l'emmenèrent pour le livrer au Gouverneur Ponce-Pilate. On était
encore au matin. Les Juifs n'entrèrent point dans le prétoire, dans la crainte de contracter une souillure
légale et de ne pouvoir manger la Pâque. Pilate vint donc à eux sur le seuil de son prétoire; il leur demanda:
"Quelle accusation portez-vous contre cet homme?" Ils répondirent: "Si ce n'était pas un malfaiteur; nous ne
vous l'aurions pas livré". - "Prenez-le vous-mêmes alors, dit Pilate, et jugez-le selon votre Loi". - "Il ne
nous est plus permis d'infliger la peine de mort à personne", répartirent les Juifs. Il fallait en effet que
s'accomplît la parole de Jésus, annonçant de quelle mort il devait mourir».
* Accusations du sanhédrin (Lc XXIII, 2)
«Et les Juifs commencèrent à formuler leurs accusations: "Cet homme, nous l'avons trouvé bouleversant
notre nation, défendant de payer le tribu à César, et s'arrogeant le titre de Christ-Roi"».
* Interrogatoire secret
(Matth. XXVII, 11; Mc 15, 2; Lc XXIII, 3; Jn XVIII, 33-38)
«Pilate rentra dans le prétoire et fit venir Jésus qui se tint debout devant lui: "Est-ce que tu es le Roi des
Juifs?" lui demanda-t-il. "Parles-tu de toi-même, lui dit Jésus, ou d'après ce que d'autres t'ont rapporté de moi?"
- "Est-ce que je suis Juif moi? répliqua Pilate. Ta nation, tes prêtres te traduisent à mon tribunal: qu'as-tu fait?"
- "Ma royauté, répondit Jésus, ne vient pas de ce monde. Si ma royauté venait de ce monde, mes hommes n'au-
raient pas manqué de combattre pour m'éviter de tomber entre les mains des Juifs. Non, pour l'heure
présente, mon Royaume n'est pas d'ici". - "Tu es donc roi?" fit Pilate. - "Tu le dis, je suis Roi!... Je suis né, je
suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est du parti de la Vérité entend ma
voix". - "Qu'est-ce que la vérité?" dit le gouverneur».
* Nouvelles accusations du sanhédrin
(Matth. XXVII, 12-13; Mc XV, 3-5; Le XXIII, 4-7; Jn XVIII, 38)
«Et sur cette question, il retourna dehors, vers les Princes des prêtres et la foule des Juifs et leur dit: "Je ne
trouve en cet homme aucun sujet de condamnation". Alors les Princes des prêtres et les Anciens
multiplièrent leurs accusations; Jésus gardait le silence. "N'entends-tu pas, s'écria Pilate, combien de témoignages
ils accumulent contre toi? N'as-tu rien à répondre?" Mais Jésus ne lui adressa pas même un seul mot, ce qui
causa au gouverneur un profond étonnement. Cependant les Juifs insistaient avec véhémence et criaient: "Il
soulève le peuple par les doctrines qu'il sème depuis la Galilée où il a commencé, jusque dans toute la Judée,
et même jusqu'ici". Pilate entendant nommer la Galilée, demanda si cet homme était galiléen. Dès qu'il eut
appris que Jésus était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya devant ce prince qui se trouvait alors à
Jérusalem».
5
Zgłoś jeśli naruszono regulamin