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Egzamin maturalny z języka francuskiego
Arkusz I – transkrypcja tekstów
TRANSKRYPCJA TEKSTÓW
Zadanie 1.
UN SAVANT CONTRE LES CHARLATANS (4’20)
JOURNALISTE : On ra conte que Diogène se promenait dans les rues d’Athènes
avec une lanterne à la main en plein soleil. A ceux qui lui demandaient pourquoi,
il répondait: “Je cherche un homme.” Dommage qu’il n’ait pas croisé Georges Charpak,
il l’aurait trouvé. Du haut de son 1,85m, celui qui a d’abord été le petit Grisha d’Ukraine
où il est né (en 1924) avant de se voir attribuer un prix Nobel à Stockholm (en 1992) allie
en effet intelligence et tolérance, générosité et courage. Aujourd’hui avec son dernier livre
Devenez sorciers, devenez savants il poursuit son combat en ayant fait la sienne
cette phrase d’Einstein: «Deux choses sont infinies, l’Univers et la sottise humaine.»
JOURNALISTE : - Pourquoi avez-vous choisi d’être physicien?
GEORGES CHARPAK : Peut-être à cause de Jules Verne et d’Alexandre Dumas. Enfant,
j’aimais lire des livres dans lesquels l’imagination jouait un certain rôle. Quand je suis arrivé
en France, à sept ans, j’ai appris très vite le français. J’ai été soumis à beaucoup d’agitation
en matière linguistique. J’ai appris le yiddish, le polonais, le russe, l’arabe, car j’ai passé deux
ans en Palestine. Mais le français c’est ma langue de cœur.
JOURNALISTE : - Vos parents vous ont-ils encouragé dans cette voie?
GEORGES CHARPAK : - Oui et quand nous sommes arrivés en France nous étions
bien adaptés pour mener une existence laïque et républicaine. J’étais mûr pour adopter
Vercingétorix comme ancêtre et détester les Anglais parce qu’ils avaient brûlé Jeanne d’Arc.
La France, c’était aussi pour nous le pays de Dreyfus et de Zola, il y avait des fascistes
et des non-fascistes, mais on pouvait y trouver des héros.
JOURNALISTE : - Et maintenant vous militez comme vos héros d’enfance?
GEORGES CHARPAK : - Oui. J’ai toujours une sainte horreur des gens qui mentent
et trichent. Je ne supporte pas que des associations écologiques fassent peur aux gens
avec des radioactivités qui sont cent fois plus faibles que celles venant de notre propre corps.
Les effets de Tchernobyl mesurés en France ne sont rien comparés à la radioactivité naturelle:
il y a eu contamination comme si vous alliez passer huit jours en Bretagne chez votre
grand-mère. On choppe plus de radiations en passant une radio dans un hôpital.
JOURNALISTE : - On a tort d’avoir peur du nucléaire?
GEORGES CHARPAK : - Non, l’énergie nucléaire est dangereuse si on ne la maîtrise pas.
Et ce n’est pas en racontant n’importe quoi qu’on la maîtrisera. Aujourd’hui, le problème
c’est que le débat n’est plus vraiment possible. La superstition a envahi le nucléaire.
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JOURNALISTE : - Dans votre livre Devenez sorciers, devenez savants, vous dénoncez
les “marchands d’illusion”. C’est une façon de lutter contre l’obscurantisme?
GEORGES CHARPAK : - Oui. Il faut arrêter de jouer sur les peurs pour des raisons
politiques, par pure démagogie ou pour en faire un gagne-pain. On ne peut pas faire des lois
de la nature des objets de propagande politique. Si on terrorise les gens, ils vont finir par avoir
des cancers à cause du stress. L’esprit scientifique, c’est l’appel à la raison et au bon sens
plutôt qu’au lavage de cerveau à la manière des sectes sous prétexte d’écologie. Comprenez-
moi bien. Je ne suis pas pour le tout-nucléaire, je suis même à fond pour les énergies
renouvelables, mais je pense qu’on ne pourra pas se passer de 30% de nucléaire dans le futur.
JOURNALISTE : - Quels sont les vrais dangers aujourd’hui?
GEORGES CHARPAK : - Ce ne sont pas, comme on le croit souvent, les armes nucléaires.
Il faut être très riche pour en fabriquer et c’est très compliqué à mettre au point. En revanche,
avec les armes bactériologiques, on voit arriver des armes de destruction massives
peu coûteuses. Il suffit d’avoir des porteurs, qui ne savent même pas qu’on leur a inoculé
la variole par exemple, et qui feront des ravages.
JOURNALISTE : - Vous semblez avoir aussi peur pour la planète?
GEORGES CHARPAK : - Oui, la planète Terre est en train de vivre quelque chose
de dramatique à cause de l’épuisement des ressources naturelles. On va être bientôt neuf
milliards et tout le monde voudra accéder aux facilités de vie que nous connaissons
dans nos pays. C’est pour cela que je suis pour le nucléaire. Si on ne fait rien, ce sera
une catastrophe. Aujourd’hui les Chinois consomment seulement 10% des ressources
énergétiques des Occidentaux. Imaginez qu’ils se mettent à brûler du charbon au lieu
d’utiliser le nucléaire.
JOURNALISTE : - Que peut apporter la physique dans ce cas?
GEORGES CHARPAK : - La naïveté des gens n’a pas changé depuis l’âge de pierre
parce qu’ils ont les mêmes gènes, mais il y a une chose qui a changé, c’est la façon
dont les gens vivent à cause de la science. Ils vivent plus longtemps – mieux pour beaucoup –
et, en même temps, ils voient que le progrès peut les détruire. Beaucoup de gens, troublés
par les conséquences de la science, la rejettent et rêvent d’une certaine façon de retourner
dans les arbres. Mais seule la science peut nous permettre d’anticiper et nous donner
les moyens de lutter contre l’effet de serre ou de pouvoir construire, dans quelques années,
des centrales dans lesquelles il y aura mille fois moins de déchets, ce à quoi travaillent
beaucoup de physiciens aujourd’hui.
JOURNALISTE : - Qui va gagner, les savants ou les sorciers?
GEORGES CHARPAK : - Je ne suis pas optimiste quand je vois comment les sorciers
modernes abusent le pauvre monde. Je ne suis sûr de rien du tout, c’est pour cela qu’il faut
se battre.
D’après Ça m’intéresse n o 262 de décembre 2002
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Zadanie 2.
LE SPORT ET L’ARGENT (2’50)
Depuis que le sport s’est professionnalisé, la compétition a cessé d’être incompatible
avec le sens des affaires. Dans l’émission qui va suivre vous allez entendre l’histoire
d’une marque championne qui assure à la fois le sport - spectacle et le sport - business.
Le cas pourrait figurer au livre des records. Voici le seul sportif qui ne perde jamais:
Horst Dassler. À cinquante ans, il a traîné ses guêtres sur tous les stades du monde
et son palmarès est impressionnant. Pourtant son nom est quasiment inconnu du public.
Ou plutôt connu au travers de trois syllabes qui font son succès: «A-di-das». «Adi»
pour Adolf, le père de Horst, fondateur de l’entreprise et «Das» pour Dassler.
À Mexico pour le Mondial de foot, comme pour les championnats du monde
d’athlétisme à Rome, l’élite du sport mondial shoote, court et saute en Adidas. Pour les Jeux
Olympiques de Munich en 1972, plus de quatre-vingts médaillés portaient les équipements
de la marque. À ceux de Los Angeles, ils étaient deux cent cinquante.
Omniprésent avec trente-cinq usines sur la planète (douze mille salariés), Adidas
c’est chaque année quarante millions de chaussures de sport, sept cent mille raquettes
de tennis. Ce poids lourd de douze milliards de francs de chiffre d’affaires, né au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale dans une bourgade de Bavière, est aujourd’hui au cœur
de tout ce qui fait bouger le sport.
Horst Dassler et ses lieutenants sont d’abord au cœur du sport - spectacle. L’exploit
d’un Platini ou d’un Carl Lewis doivent beaucoup au savoir-faire, à la technique Adidas.
Crampons vissés, chaussures de course à pointes interchangeables et de plus en plus
sophistiquées (certaines pèsent moins de trois cents grammes), tout cet arsenal
a été scientifiquement mis au point par la firme.
Des recherches qui l’amènent insensiblement à satisfaire aussi les exigences du sportif
occasionnel qui s’habille sport – même s’il reconnaît qu’il n’en pratique aucun.
Mais qu’importe! Le sport est aussi une affaire, et la multinationale qu’est Adidas sait
ce que le sport – business rapporte en notoriété, donc en bénéfices.
Sportif accompli (il lançait le javelot et pratiquait le hockey sur glace), Horst Dassler
est un commerçant opiniâtre qui ne connaît pas la glorieuse incertitude du sport. Dans chaque
pays où il est installé, ses représentants sont en étroite relation avec les instances sportives
locales.
Au siège français d’Adidas à Landersheim, près de Strasbourg, une trentaine
de permanents assurent le suivi avec les clubs de l’Hexagone et les fédérations plus ou moins
démunies. Les bons comptes font les bons amis, et le système Dassler est bien rodé. Il n’en a
pas toujours été ainsi. Il y a une trentaine d’années, Horst Dassler était plutôt accueilli
avec incrédulité par les athlètes auxquels il proposait ses équipements.
En conseillant les sportifs de haut niveau, en participant à la réinsertion sociale
des gloires d’antan, Adidas a complété sa stratégie et a transformé un coup de pouce
aux sportifs en coup de maître. Au point d’être jalousé et parfois montré du doigt, Horst
Dassler se défend d’avoir une influence occulte sur le sport mondial et les manœuvres
olympiques. Il fait des affaires. Avec un système éprouvé. Comment reprocher à un sportif
aussi universel de vouloir faire la course en tête?
D’après Richard de Vendeuil « France Magazine » du 14 mars 1987
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Zadanie 3.
LE MENSONGE STRUCTURE L’ENFANT (2’58 )
LE NOUVEL OBSERVATEUR: Les enfants mentent beaucoup et souvent,
ce qui exaspère leurs parents qui ne savent pas quoi faire face à cette situation. Nous avons
interrogé le psychiatre et psychanalyste Gilbert Maurey sur ce sujet. Docteur, les enfants
mentent-ils davantage que les adultes?
GILBERT MAUREY: Ils mentent avec joie, sans limite, mais différemment
de leurs aînés. Pour eux, l’apprentissage du mensonge est spontané dès l’instant où ils ont
la parole. Une fois qu’ils ont exploré son aspect ludique ou utilitaire, ils n’ont plus de raison
de s’arrêter. C’est probablement pour cela que tout le monde ment, et j’ajouterai
que c’est une bonne chose. Les psychotiques eux, ne mentent guère. Mais ils sont à peu près
les seuls, et on a observé qu’ils ont tendance à dire aux autres des vérités crues, souvent
difficiles à supporter. En ce sens, celui qui ment témoigne d’une bonne adaptation au social
et à la vie quotidienne. Imaginez un enfant transparent, qui ne dissimulerait rien, qui n’aurait
ni secret, ni fantasme, ni ruse: cet enfant-là serait un robot.
LE NOUVEL OBSERVATEUR: C’est un éloge du mensonge que vous faites là!
GILBERT MAUREY: C’est le mensonge même qui, entre autres, va permettre
à l’enfant de se structurer. Sa parole, lorsqu’elle donne du faux pour du vrai, lui fournit
le moyen d’expérimenter jusqu’où il est possible d’aller. En quelque sorte, il fait reculer
le réel au-delà des limites autorisées. L’exercice n’est pas banal. Par ce biais, l’enfant
découvre que, si la parole peut être trompeuse, elle est de ce fait un extraordinaire moyen
de pouvoir.
LE NOUVEL OBSERVATEUR: Et il n’a donc plus de raison de cesser de mentir un jour...
GILBERT MAUREY: En général, l’éducation et les codes sociaux font que le jeune
adulte va petit à petit doser ses mensonges et y poser des limites. Il va découvrir
que le mensonge est un instrument magique pour faciliter la vie sociale. Evidemment,
parmi les adultes qui continuent à mentir pour le simple plaisir, bon nombre vont se révéler
être
des mythomanes. En revanche, je trouve que mentir pour ne pas faire souffrir l’autre
ou pour éviter des problèmes permanents avec quelqu’un est un mal nécessaire.
LE NOUVEL OBSERVATEUR: Un enfant qui est un très grand menteur risque-t-il plus
qu’un autre de devenir un jour un mythomane?
GILBERT MAUREY: Le mythomane est celui qui, au contact de la vie adulte,
est obligé de se forger une histoire imaginaire tant il a un doute profond sur la sienne.
Je ne saurais vous expliquer comment des parents fabriquent un mythomane. En revanche,
j’affirme qu’il n’y a pas de rapports entre mensonge et mythomanie.
LE NOUVEL OBSERVATEUR: Les parents qui mentent à leurs enfants sont-ils de
mauvais parents?
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GILBERT MAUREY: Leurs mensonges sont souvent à l’origine de graves
perturbations pour l’avenir de ces enfants. Beaucoup de mes patients souffrent du fait
que leur père et mère leur ont caché des secrets de famille, ne leur ont pas dit toute la vérité
sur leurs origines... Devenus adultes, ils sont victimes de troubles identitaires, qui peuvent être
des empêchements à vivre bien. Vous voyez que je sais, moi aussi, combien le mensonge peut
être grave.
D’après Le Nouvel Observateur, n o :1772, 22 au 28 octobre 1998.
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